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dimanche 11 mars 2018

Des films avec Edward Norton dedans

Initialement écrit le 12/04/2013, le 19/11/2013 et le 20/12/2016


J'ai revu le premier film avec Edward Norton, Primal Fear (1996), cette fois en VO. C'est la première fois que je (ainsi que beaucoup de monde) voyais cet acteur à l'époque, et même en VF on sentait qu'il était doué.
En VO c'est encore plus confirmé, il vole carrément le show à l'autre truffe de Richard Gere (qui joue comme un pied donc c'est pas dur en même temps) qui est censé être la vedette du film. C'est même incroyable qu'un tel rôle en or ait été confié à un parfait noob à l'époque.
Mais ils ont bien fait : les rictus, les "what" qui sortent pas, tu peux pas déscotcher à chaque fois qu'il est à l'écran. (c'est pas comme les passages avec cette tanche de Richard Gere)
Il faut aussi le regarder avec à l'esprit le contexte du dédoublement de personnalité qui était relativement peu exploité jusque là, et pas encore devenu un cliché des machins de serial killers comme par la suite.

American History X (1998) : j'ai lu des articles dessus (comment le film pouvait rendre le néonazisme attractif aux plus crédules, et une version détaillée du script original) et ça m'a donné envie de revoir le film. 👾
Avec le recul, je me disais que le film était parfois assez simpliste dans son approche (on change de bord parce qu'on rencontre un noir sympa), et qu'effectivement il pouvait presque donner envie à certains de devenir néonazis (raison pour laquelle j'ai cherché des articles sur google à ce sujet) tellement l'image de Norton en skinhead est magnifiée, sans compter qu'en plus d'aucuns parmi les plus idiots pourraient résumer sa conversion en "olol il change de bord parce qu'il s'est fait enculer dans les douches, il baisse son froc quoi mdr", ce qui à leurs yeux doit conférer un peu moins de charisme à la version raisonnable et non-raciste du personnage, à n'en pas douter. 👹

Mais en le revoyant y'a pas à dire, il y a des scènes qui nouent la gorge (la mère qui le renie etc), ce film est vraiment bien (surtout les scènes de famille en fait, enfin ça dépend de l'expérience personnelle de chacun j'imagine).
La musique d'Anne Dudley est bien aussi.


Fight Club (1999) : c'est bien réalisé et Edward Norton est bon et tout ça, par contre en le revoyant pour la première fois depuis la sortie ciné, je me rends compte à quel point le message du film ne s'adresse pas à moi. Il s'adresse aux consommateurs ayant une bonne situation, il leur dit qu'ils ne sont pas leur boulot, qu'ils ne sont pas ce qu'ils possèdent. Moi je risque pas d'être mon boulot vu que je trouve que des missions d'interim tous les 36 du mois, et puis je regarde pas les pubs tout simplement parce que ce que j'achète chaque mois, c'est jamais rien d'autre que l'essentiel, alors pourquoi qu'il me parle de l'influence de la pub, des produits qu'on achète pour rien ou je sais pas quoi, c'est du langage extraterrestre pour moi.

Les "petites gens" du film sont en fait ceux dont la parole est déjà écoutée et ayant déjà un poids, ceux qui font déjà tourner le système et sans qui celui-ci ne tournerait plus : les gens en CDI, les responsables de la sécurité, les chauffeurs, les banquiers...
Bref j'ai vraiment la désagréable impression que ce film snobe l'existence de tout un pan de la population en présentant les gens ayant une bonne situation comme ceux qui sont "en bas" (lolwut?). En fait il s'adresse uniquement à ces derniers (pour qui la surconsommation doit être un truc trop dur à vivre t'vois) genre "émancipez-vous"... bah écoute, du coup je vois pas quoi penser d'autre de ce film, fais ton rebelle de pacotille en t'empêchant de t'acheter le dernier smartphone, cool maintenant t'es un vrai Che guevara, voilà.
Enfin, que ça vise justement les consommateurs avant tout, c'est le cas pour 99% des films vous allez me dire. Pour les réalisateurs américains la famille moyenne c'est celle qui a une énorme baraque blanche dans les suburbs, alors bon y'a encore du boulot (et dans les films français c'est pas mieux). Mais comme ce film met ce thème en avant, c'est d'autant plus criant pour moi et pertinent de relever la dissonance ici.

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