Initialement écrit le 23/04/2017 et le 03/02/2018
The Call of Cthulhu (2005), un moyen-métrage indépendant de 45 minutes créé par la H. P. Lovecraft Historical Society, tentant d'adapter au plus fidèle la fameuse oeuvre du même nom, en mode faux film muet des années 20.
L'exercice est plutôt réussi, sans être à s'y méprendre les panneaux de texte, la musique, les cadrages, les effets spéciaux (Cthulhu en claymotion) et le jeu d'acteurs respectent les codes des films de l'époque avec savoir-faire, et il s'en dégage une bonne saveur. Un rythme un peu trop rapide peut-être.
Maintenant il y a la question de l'adaptation, à savoir que la nouvelle originale a longtemps été réputée pour être "inadaptable" en film (une succession d'articles globalement antéchronologiques). L'adaptation implique donc, comme c'est le cas dans ce film, une suite de flashbacks s'imbriquant sans cesse dans des flashbacks, et de nombreuses scènes où le/les personnages étudient des documents.
Ayant pour but de coller le plus fidèlement à l'oeuvre originale, le film souffre donc un peu de ces problèmes, une probable confusion sur tous les différents personnages présentés à travers les différents flashbacks (notamment pour ceux ne connaissant pas la nouvelle), de longs plans fixes sur des articles un peu fastidieux à lire... mais le film reste assez cool dans son ensemble.
Est-ce qu'il y avait des manières de rendre le tout plus accessible ? Oui, mais sûrement au détriment de la fidélité à la nouvelle originale. Remplacer les études de documents par de "l'action IRL" suppose de chambouler pas mal d'éléments de l'intrigue d'origine. Tout replacer dans l'ordre chronologique reviendrait à placer le climax dès le début. Bref ça resterait un exercice difficile, à voir qui d'autre s'y essaiera un jour.
Après, au delà de la nouvelle de base, il y a énormément de scénarios du mythe de Cthulhu (notamment dans le jdr) qui pourraient être plus aisément adaptables en film, et certains sont très bons. Il y a des one-shots, des campagnes entières... peut-être qu'ils vont finir par en faire une série un de ces quatre.
Éviter leurs défauts par contre : répétitivité (rencontre avec une réunion secrète de cultistes dans un souterrain, 342ème), bestioles trop classiques (goules) alors que l'imaginaire de Lovecraft regorge de créatures bien plus insolites, cauchemardesques et intéressantes...
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Après le "Call of Cthulhu" en mode film muet des années 20, la H.P. Lovecraft Historical Society a refait la même avec The Whisperer in Darkness (2011), autre nouvelle de Lovecraft, cette fois en mode film parlant des années 30. Enfin moi perso je dirais plutôt années 40, vu les amples mouvements de caméra assez fréquents, qui certes étaient déjà utilisés dans certains films des années 30 (genre le Dracula espagnol de 1931) mais pas vraiment à cette ampleur.
Bref, j'ai beaucoup aimé. La nouvelle d'origine (datant de 1930) faisait partie de celles où Lovecraft lorgnait vers la science-fiction, mais à la fin le protagoniste abandonnait l'enquête en plein milieu pour ne pas devenir fou après en avoir appris trop sur l'horreur qui se tramait. Le film prend le pari de continuer après ce point, afin d'offrir un climax avec plus de poids, et c'est très réussi.
J'ai lu le blog de travail du film, où les créateurs expliquaient leurs choix et leur quotidien au fur et à mesure, c'était intéressant et je pense qu'ils ont globalement pris les bonnes décisions.
J'ai rien dit sur l'histoire ? euh... L'histoire est sur un professeur s'intéressant aux légendes et hallucinations collectives, qui suit une correspondance avec un fermier disant être importuné par des créatures impalpables, mais les dernières lettres de celui-ci semblent de plus en plus confuses et contradictoires, le conviant à oublier ce qu'il avait pu dire auparavant etc.
De plus, son fils vient directement à la rencontre du professeur avec une photo au contenu pour le moins intrigant, pour le supplier de venir là-bas les aider. Mais apparemment il ne serait jamais revenu chez lui après cette visite. Notre chercheur entame donc son enquête. voilà voilà 👾
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