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samedi 5 mai 2018

Schindler's List (1993) et Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004)

Initialement écrit le 08/03/2016


Schindler's List (1993), un film sur un industriel allemand adhérant au parti nazi, mais qui va peu à peu changer de point de vue et tenter de sauver des juifs de leur sort funeste dans les camps / chambres à gaz, en les réclamant pour les effectifs de son usine. Coucou à Nemau qui me bassinait pour que je le voie. 😸

J'avais déjà vu pas mal de films sur le sujet auparavant (enfin là attention, ce film n'est pas sur l'holocauste, mais sur une poignée qui a été "épargnée" par l'holocauste, ça fait une énorme différence sur ce qui est montré, et ce film ne se vante / targue pas du tout d'en être un exposé), plus que la moyenne apparemment, et celui-ci semble à mes yeux bien plus hollywoodien, bien moins sobre en comparaison. Je me demande ce que ce trou de balle de Jacques Rivette penserait de ce film quand on voit comment il lynchait Kapò juste parce qu'il avait osé faire un pauvre travelling sur la mort d'un déporté. Là il y a des mouvements de caméra partout, des musiques hollywoodiennes voire un peu swingy parfois (et je parle pas de vinyles écoutés par les persos mais de vraies BGM du film).
Enfin pour ça apparemment Lanzman le réalisateur de Shoah s'en est chargé concernant Schindler's List, sacrilège, devoir de sobriété absolue et blablabla. Sérieusement, si tu veux qu'il y ait plus aucun réalisateur qui en parle (et plus personne pour regarder), oui fais comme ça t'auras tout gagné. 👹
Merciii patrooooon =>[]
Bref, très impeccablement réalisé, l'interprétation de Goeth par Ralph Fiennes mêle le côté sadique inhérent au personnage avec un côté immature, ce qui m'a un peu rappelé celle de Michael Moriarty dans "Holocaust" (enfin du peu de souvenirs que j'en ai, en vérité). D'ailleurs même la brutalité réelle de Goeth n'est pas vraiment traitée à part entière dans le film (pas une critique, c'est tout simplement pas sur quoi se concentre le film en essayant d'être exhaustif si c'était ce que vous croyiez), puisque se faire tirer une balle dans la tête (procédé qu'on le voit majoritairement utiliser dans cette fiction) en fait c'était plutôt le paradis en comparaison de toutes les fois où il envoyait ses deux chiens pour massacrer et torturer lentement les victimes choisies au hasard.
À noter que la scène de la "fausse" douche (qui n'est pas dans le livre original et qui semble un peu sortir de nulle part) est un plagiat de la scène d'un obscur film sorti en 1986 du réalisateur slovaque "Juraj Herz", qui a vraiment vécu ça dans les camps et qui selon ses paroles dans une interview n'aurait pas eu les moyens de porter plainte contre Spielberg : http://youtu.be/0qhNf4xhXBg?t=3m17s

Sinon le côté ambigu d'Oskar Schindler originellement voulu par Spielberg tient la première moitié du film, mais après c'est terminé, ce qui est un peu dommage. Il faut savoir que le vrai Schindler a montré des signes de retournement de point de vue seulement en deuxième moitié de l'année 1943 (quand l'Axe commençait à se faire botter le cul), et la fameuse liste + transfert de son usine à Brinnlitz n'ont eu lieu qu'après Juillet 44, alors bon l'héroïsme et tout ça va bien hein, le reste du temps il était quand même membre actif et convaincu du parti nazi et il s'est bien amusé (les historiens s'accordent à dire que Schlinder tout autant que Stern étaient tout deux des opportunistes avant tout). Et puis moi si on mettait des pauvres cailloux sur ma tombe je serais un peu véner, je sais pas mettez-moi plutôt des bijoux ou des liasses de billets. =>[] 
Mais sinon c'est bien comme film. Des ambiguïtés entre personnages, des tensions, de bons acteurs.

*

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), un film sur un mec (Jim Carrey) qui apprend que sa nana (Kate Winslet) a décidé de subir une sorte d'intervention neurologique pour l'effacer de son esprit. Désespéré, il choisit de faire la même chose pour oublier son gros chagrin, mais pendant l'intervention son esprit va résister car l'amour c'est comme sega c'est plus fort que toi tout.
Une bonne partie du film se déroule donc dans sa tête et dans ses souvenirs, interagissant avec une forme idéalisée de sa copine qui l'aide à résister etc. Il y a un petit côté qui rappelle un peu La 7e porte, du moins au début.
Sinon ça m'a vraiment pas touché émotionnellement. Les deux acteurs jouent très bien, et je me souviens du plan avec le visage du docteur puis le sien qui s'effacent qui était très convaincant comme vision de rêve/cauchemar (et si vous suivez attentivement mes déblatérations dans ce topic vous aurez peut-être remarqué que si je regarde parfois des films d'horreur c'est uniquement dans ce but), mais sans plus pour ma part.

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