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vendredi 10 février 2023

Mad God (2021)

Initialement écrit le 01/09/2022


Mad God (2021) est un film d'animation en stop-motion réalisé par Phil Tippett, un artisan des effets spéciaux reconnu pour son travail sur Star Wars, Robocop, Willow etc.
En 1990, il eut ce projet fou de faire son propre film en stop-motion, Mad God, et il réalisa quelques plans-tests. Mais quand il fut débouté pour la stop-motion dans Jurassic Park au profit de la CGI, il se dit (et répondit à Spielberg) que l'animation en stop-motion était décidément en voie d'extinction (Spielberg utilisera même sa réponse comme réplique dans Jurassic Park lulz), et abandonna son projet.
Ces dernières années, son entourage l'encouragea à reprendre Mad God, alors il entama une campagne Kickstarter qui lui permit de mettre en scène ses folies sans la contrainte des studios, et voilà le résultat : un film d'animation splendide, obscène, poétique, sordide et surtout extrêmement créatif.


Le travail réalisé derrière a dû être titanesque. Le son est également super travaillé pour rendre l'univers palpable et pesant. 
Quasiment pas une ligne de dialogue, donc ce que ça symbolise est soumis à l'interprétation de chacun. Au-delà des thèmes d'autodestruction, d'asservissement, d'aliénation et de manipulation, on peut y voir des parallèles assez évidents avec la seconde guerre et l'holocauste (les piles de valises et de corps... d'ailleurs il parait qu'ils ont mis des mois et des mois à 5 ou 6 personnes pour réellement constituer des montagnes de milliers de cadavres miniatures), un parallèle avec la télé et les médias je pense à un moment, et une vision très glauque de notre culture mais avec une pincée de lueur d'espoir cachée ici quelque part.
Un truc avec un père abusif maybe ? La poupée dorée montrée plus haut m'a fait penser à Genie Wiley.
Quelques clins d'oeil à 2001 L'odyssée de l'espace et peut-être Kali une des créatures de Ray Harryhausen en arrière-plan, mais globalement c'est un univers totalement original débordant de créativité.

Le site officiel parle d'aventure milton-esque, donc c'est peut-être aussi une sorte de Paradis perdu inversé d'une certaine manière. Moui, ça m'a pas paru évident mais pourquoi pas. Et qui a écrit cette description sur le site officiel de toute façon, Phil Tippett ou l'assistant de com ? 👺


Bref, ce n'est évidemment pas pour toute la famille, mais à voir. Pour l'instant le film n'a été diffusé que dans quelques festivals et imprimé sur quelques DVD réservés aux backers, mais il est relativement facile à trouver sur la toile et une sortie DVD / Bluray sera prévue à terme selon leur site officiel.
Vous entendrez ici ou là que le film a mis 30 ans pour être réalisé, mais c'est comme Ketsuro je pense que c'est plutôt par à-coups, et que l'essentiel de la réalisation a plutôt eu lieu ces dernières années.
 

jeudi 9 février 2023

Tankard (groupe)

Initialement écrit le 05/11/2022


Et on finit en beauté avec Tankard, un groupe de thrash allemand qui ne s'est jamais pris au sérieux avec un thème beer-metal assez rigolo, mais qui en même temps calme tout le monde avec sa productivité délirante et sa technicité. Car oui, on ne fait pas des albums de thrash comme on fait des albums de punk avec 4 accords par chanson, généralement c'est plus complexe à élaborer et j'en sais quelque chose. 😛 Mais là les mecs tranquilles ils sortent un album tous les deux ans non-stop depuis 1986 jusqu'à aujourd'hui, avec un nouvel opus sorti ce 30 septembre dernier (très cool... voilà c'était ma review pour celui-ci 🐷).
Et en plus je pense que leur iconographie sur le thème de la bière et de la beuverie n'est pas juste symbolique et qu'ils ont vraiment dû pondre tous ces albums en s'alcoolisant tous les soirs de concert comme des porcs.
Donc je sais pas comment ils font mais ils sont très forts.
Dans la deuxième moitié des années 90 (période où ils avaient adopté un son plus léger d'ailleurs), ils avaient même monté un autre groupe fantoche en parallèle (avec les mêmes membres) qui sortaient des albums en allemand, tout en continuant les sorties régulières avec Tankard. Ce qui donnait plusieurs albums dans la même année. Mais what?


Beaucoup de critiques les attendent au tournant à chaque nouvel album pour pointer du doigt la potentielle répétitivité et le "ça y est ils sont à bout de souffle". Mais honnêtement ils s'en sortent giga bien (même si l'aspect répétitif est un peu inévitable à ce point-là surtout en faisant un marathon comme j'ai fait, ça aide pas). Je suis toujours surpris de voir qu'il y a toujours autant de rythmiques speed / thrash dans chacun de leur nouvel opus (enfin la plupart... des fois ça ralentit un peu mais ça re-speed bien à l'album suivant).


Qui dit thrash allemand dit influence de la (foisonnante) scène punk allemande des années 80, donc ça se ressent dans leur musique à certains moments.
Dans les années 90, ils avaient d'ailleurs toujours une chanson un peu plus paillarde dans la plupart de leurs albums, une sorte de folk-metal avant l'heure inspiré par l'ambiance beuverie etc.
Mais une fois leur deuxième guitariste Bulgaropulos parti en 1998 (non c'est pas le méchant dans Tintin), ces petits hymnes paillards tendent à disparaître. Il récupèrent alors un nouveau guitariste (appelé Gutjahr, ça s'invente pas) qui a la charge de faire tout le boulot à la guitare, solos compris. Pour un groupe de thrash c'est quand même raide, je te raconte pas à la fin des concerts comment il doit être sur les rotules celui-là.

Les solos tendent à se bonifier avec le temps, lors de leur tout premier album ça restait assez chaotique mais ils ont vite gagné en décence au fur et à mesure des opus. Là ces derniers temps, notre fameux Gutjahr a tendance à faire des solos constitués principalement de mélodies épiques très structurées, à l'opposé des shreds plus spontanés et plus random qui deviennent du coup plus rares. Mais ces solos thématiques ont un côté nostalgique qui sont pas sans rappeler les vieux machins d'Helloween ou Metallica d'antan. Même s'ils restent bien trop brefs la plupart du temps, cadence de sortie des albums oblige.


Je dirais que le ventre mou de leur discographie se situe sur Stone Cold Sober (1992) et Vol(l)ume 14 (2010).
Sinon globalement leur musique reste (admirablement / trop ? rayez la mention inutile) stable.
Selon les albums (ou selon les titres), le chanteur pratique aussi le scream non-safe depuis 36 ans, même si globalement plus léger que d'autres chanteurs plus bourrins. Il laisse deviner un penchant perso pour les dominatrices dans les derniers albums, force à lui de l'afficher en mode ranafout lol.
https://www.youtube.com/watch?v=-oYmnD1CFys Je suppose que présenté en mode clip de metal anarchique et dévergondé ça passe mieux. 😆
Ils ont une mascotte apparue depuis 1989 qui revient souvent sur pas mal de leurs couvertures à l'instar d'Eddie pour Iron Maiden, un petit alien vert rigolo avec 4 bras. D'ailleurs certaines de leurs couvertures bénéficient de la patte d'un illustrateur allemand assez skillé, Sebastian Krüger, qui ajoute +1 en coolitude.


Voilà c'était tout, à vous les studios.
 

Testament (groupe)

Initialement écrit le 05/11/2022


J'ai rattrapé mon retard sur les albums de Testament. Parce qu'avoir un t-shirt Testament c'est bien, mais quid si depuis ils avaient subitement sorti des albums de country-techno-nu-metal ou des reprises d'Étienne Daho qui foutent la honte ? J'aurais reçu des cailloux dans la rue sans même savoir pourquoi. =>[]
Bref, ça va ils s'en sont bien sortis pendant la période de disette du métal vers la deuxième moitié des années 90 et ont su maintenir le cap.
Il y a juste eu un album en 1997 en quasi-full growl façon death metal (il y a toujours eu quelques fins de vers en growl chez Testament avant ça, mais c'était plutôt minoritaire) et qui est un peu plus cheap niveau technicité musicale, ce qui en fait mon moins apprécié mais qui reste sympa.
Et malgré l'absence de Skolnick, la qualité remonte sur l'album suivant, et puis... comme pour Onyx, trou de 9 ans sans album jusqu'en 2008, dû aux sérieux problèmes de santé du chanteur.

Après quoi, ils reviennent en ayant récupéré Skolnick au passage (omg, yes!) et continuent à sortir des albums très cool depuis lors. Toujours aussi pêchu même si comme pour beaucoup de groupes du genre, on a un peu perdu en rythme speed / thrash avec le temps en comparaison de leurs débuts.
Le chanteur Chuck Billy (d'origine amérindienne et il utilise pas mal ça dans ses lyrics) a donc récupéré de son cancer, et en plus continue de chanter en scream non-safe. Faire ça depuis 1987 en enchainant les tournées de fou furieux qu'ils font, c'est quand même un malade (c'est le cas de le dire)
Bon, ce n'est plus l'armoire à glace que c'était avant les années 2000 parce que clairement ses problèmes de santé ultérieurs ne l'ont pas ménagé (maintenant c'est plutôt la boule de glace) =>[]



Je peux pas parler de Testament sans mettre l'accent sur son guitariste iconique Alex Skolnick qui est juste une de mes références avec Ulrich Roth en terme de virtuosité à la guitare. Il a quitté le groupe entre 1992 et 2008, mais reste pour moi inscrit dans l'ADN de Testament (il a toujours le tatouage de ses débuts comme les autres membres d'origine du groupe normalement, donc son destin est scellé 💀), vraiment super qu'il soit revenu.
C'est rigolo comment il a toujours eu cette mèche blanche naturelle au milieu de sa chevelure noire même que lui il a même pas attendu les manga avant de trouver des signes distinctifs cheap pour se faire remarquer. 🐰
Ses solos, même à ses débuts, avaient toujours leur propre fraîcheur, avec des virgules d'originalité ici ou là, enfin c'est difficile à expliquer mais ça m'a toujours fasciné.


Il a sorti un album acoustique en side-project en 2014, "Planetary Coalition", réunissant des musiciens des 4 coins du monde et mêlant moults instruments à cordes et styles de tous les continents, qu'il a quasi-entièrement composé et qui est excellent. Personne n'a jamais fait de playlist complète sur youtube alors qu'il y a 13 titres sur 14 qui sont dispos, donc j'ai dû m'y coller quitte à me faire traiter d'altermondialiste hippie 👳


Ses solos sont peut-être un peu moins généreux et plus courts depuis son retour chez Testament, je sais pas à quel point il reste dans le groupe juste pour pouvoir poser du pain sur la table.
 
 

Onyx (hip-hop) et unreleased tracks de Nirvana

Initialement écrit le 04/11/2022


Onyx, un groupe de hip-hop hardcore new-yorkais apparu à une époque où les ghettos de New York étaient encore des zones sinistrées livrées à toutes sortes de violences comme dans les films des années 80 et pas encore devenus un disneyland gentrifié.
Alors attention Onyx c'est pas du rap de discothèque d'aujourd'hui, c'est du hip-hop des streets qui pue le sang et la poudre (ce que j'aime dans le hip-hop c'est le côté attaque frontale, sinon si c'est pour faire du love-love pourri je vois pas trop l'intérêt). 🐰

Déjà, même avant de pouvoir sortir leur premier album, leur producteur se barrait avec les bandes audio et finissait flingué pour une histoire de trafic de drogue, ça commence bien. Et d'après leurs dires leur recette magique pour concocter leur tout premier album qui a vite connu pas mal de succès, c'était le LSD. xD

J'ai dû les découvrir vers 1999-2000 avec leur deuxième album "All we got iz us" qui défonçait tout. Suivi du prochain qui était moins brutal et plus banal, donc j'avais un peu lâché. C'est donc l'occasion d'écouter leur discographie.
En fait ils ont eu un gros trou entre 2003 et 2014 où ils ont rien sorti à part des compils d'anciennes pistes jamais publiées. Je conseille d'ailleurs à ce sujet le "Cold Case Files Volume 2" de 2012 qui envoie du boudin.
Leur retour en 2014 se fait donc avec une certaine saveur rétro, parce que eux heureusement ils se sont pas mis à faire du rap de boite de nuit bourré d'autotune, ils ont gardé le même style drumz & gunz.

Parfois c'est un poil plus mou musicalement car ils se sont mis à collaborer avec des DJs allemands qui produisent des sons certes cools, mais qui malgré leur aspect rétro ne sont généralement plus les sons drums & bass sombres et percutants de leur débuts.
Et parfois ça retrouve pleinement son agressivité d'antan, comme dans "1993" un petit opus qu'ils ont enregistré en une journée en ce début de 2022, en mode à moitié improvisé et à moitié écrit sur place sur un bout de papier pour faire comme à l'ancienne.
L'album est assez court (30 minutes), mais c'est sans compter sur le fait qu'ils en ont sorti deux autres dans le courant de l'année, on les arrête plus lulz.



Les deux suivants restent très bien avec leur authenticité toujours intacte, mais un peu plus lambda (même si le tout dernier a ce gimmick international où ils invitent des rappeurs de quelques coins du monde, mais c'est pas non plus une première).

Et Sticky Fingaz, omg qu'on enferme ce malade il veut tuer tout le monde 😆
En 2018 ils se sont aussi essayés à un album avec des riffs de guitare pour faire écho à leur ancienne co-op avec Biohazard (pour l'OST de Judgment Night en 1993 sur lequel j'ai déjà écrit un post), mais rien de vraiment mirobolant cette fois, au contraire c'est un peu mou.
(je fais une différence entre "plus mou" et "plus posé", dans "plus mou" il y a une dimension plus fastidieuse, plus plan-plan)

Donc voilà, si vous voulez entendre encore plusse de 'niggaz' qu'on entend de 'fuck' dans Scarface (c'est à dire en gros à chaque expiration), si vous voulez écouter de la musique qui donne envie de descendre dans la rue avec une mitraillette dans chaque main, alors Onyx est fait pour vous. =>[]

"It was so gangsta I stole my own bike" -un commentaire youtube

*

J'ai réécouté la discographie de Nirvana, cette fois en me tapant tous les unreleased qui ont été publiés après les années 2000. Après une période d'attachement à Nirvana entre 1992 et 1995, j'ai longtemps été discret là-dessus par la suite parce que c'était un peu bateau d'aimer Nirvana à 12 ans en 93, et que les groupes que j'ai découverts par la suite avaient une profondeur musicale qui me semblait faire joliment pâlir les productions de Nirvana en comparaison.

Mais maintenant j'assume, c'est beaucoup via eux que j'ai commencé la guitare après tout, et c'est même avec un peu de fierté que je raconte avoir eu une de mes cassettes de pistes rares et unreleased que j'avais concoctée moi-même vers 1995 avec beaucoup de recherches et de boulot, qui a fini par tourner un peu partout dans ma région et sûrement au-delà à coups d'échanges sous le manteau. Je retrouvais les titres de chansons random que j'avais inventés moi-même au pif à l'époque être partagés et utilisés ici ou là lol.
C'est d'ailleurs rigolo de voir lister pour chaque morceau tous les faux titres ("common mislabels") qui ont circulé dans le monde pendant la période où ça sortait qu'en bootlegs, parfois c'est n'importe quoi (Eleven in His Mouth, I'm a mountain...) 😄 On les retrouve sur la chaine youtube Incesticide23 qui upload ces pistes.


Bref, finalement il y a une partie conséquente des unreleased que je connaissais déjà, mais vu les centaines de pistes de démo qui ont vu le jour dans les années 2000, ça reste une goutte d'eau en comparaison. Je savais pas que nombre d'entre eux étaient des reprises (Return of the Rat par exemple, c'était le premier de ma cassette 😲)

Malgré la relative et apparente simplicité de composition de Nirvana que j'évoquais plus haut, il y a quelque chose que la plupart des copycats qui sont venus après n'ont jamais réussi à reproduire (ce qui fait qu'ils sonnaient juste comme des groupes pop un peu sans saveur), c'est cette propension de Cobain à partir dans des tonalités peu usitées et des accords improbables qui donnaient une certaine ambiance à nombre de ses morceaux. On comprend mieux d'où ça vient en regardant aujourd'hui ses influences musicales et les anciens groupes dont ils faisaient souvent des reprises.
 

mercredi 8 février 2023

No one is innocent, album "Of Kingdom and Crown" (2022), "13" (2013) et “Boston” (1976)

Initialement écrit le 04 et 05/11/2022


Le nouvel album de Machine Head, "Of Kingdom and Crown", est sorti fin août dernier. Il se veut moins engagé mais plus lyrique que le précédent, avec toujours cette patte propre au groupe. La basse manque un peu de volume ceci dit.
Robb Flynn toujours aussi prolifique et polyvalent.

Et pourquoi ne pas avoir intégré dans le corps de l'album le bonus track instrumental "Exteroception" qui est très cool ? Il aurait pu être casé au milieu de la galette même si c'est un concept-album (il l'est surtout dans les lyrics finalement).
Les autres titres plus engagés qu'ils ont sortis entre ces deux derniers albums ne siéraient certes pas ici dans leur fable, mais mériteraient également une place dans un futur disque.


À noter que Robb Flynn est un des rares dans le milieu à avoir publiquement manifesté sa ferme opposition au "white power" et autres signes hitlériens délivrés par le leader de Pantera lors d'un concert récent rassemblant plusieurs groupes. Ce dernier avait constitué une défense prétextant que c'est parce qu'il y avait du vin blanc qui tournait en coulisse, d'où le "white power lol" qui aurait été en guise de blague. 😆 Sauf que Robb Flynn et d'autres qui étaient présents ont attesté qu'il n'y a jamais eu aucun vin blanc en coulisse, tout ça n'étant qu'une défense d'avocat préparée après coup par le leader de Pantera et ses associés.
Quelque temps plus tard, ce dernier revenait en disant qu'en fait il était juste bourré et qu'il s'excuse.

En même temps je trouve que l'iconographie de Pantera n'a jamais trop laissé de confusion sur le sujet, même dans les années 90. Et je les ai jamais trop écoutés parce que musicalement et stylistiquement ça restait toujours assez pauvre en comparaison de certains de leurs contemporains souvent moins connus.
Sur ces entrefaites, Flynn a longtemps continué de se faire pourrir et de recevoir des menaces de mort après son opposition publique. Donc même si je hais la voix suave qu'il prend dans les passages acoustiques depuis les années 2000 (il faisait pas ça avant dans les deux premiers albums pourtant), braveau à lui.

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J'ai reécouté l'album come-back de Black Sabbath de 2013 intitulé "13". Et l'album qu'ils vont sortir en 2023, il s'appellera 23 c'est ça ? Ça va ils se foulent pas trop les gars  =>[]

Moins enthousiaste qu'à la première écoute, car la fainéantise des mélodies chantées d'Ozzy m'a vraiment sauté aux oreilles cette fois. C'est quasiment toujours pareil, avec la même cadence très (trop) lente et très similaire d'un morceau à l'autre au niveau des notes. Dommage parce que derrière, le reste des instrus assurent et délivrent de bonnes compositions.

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J'ai écouté le premier album éponyme de Boston de 1976, du rock / hard-rock soft des années 70 que mon père avait en vinyle mais que j'avais jamais écouté. C'est en voyant passer la couverture sur youtube que je me suis dit que c'était le bon moment pour y jeter une oreille.


Il y a tellement d'autres albums vinyles 33 tours d'obscures groupes de rock / hard-rock des années 70 dont je me souviens avoir seulement admiré les couvertures lors de ma prime jeunesse, des trucs pas possibles avec des guerrières en petite tenue et tout mais pff... xD je pourrais difficilement les retrouver sur google avec des mots-clés.
Bref, le premier album de Boston c'était cool, léger et pas mal créatif, avec plein de petits solos de guitare sympas et des choeurs façon rock des seventies qui font tout le charme de ces vieilles pistes. C'est peut-être une des plus anciennes occurrences de mi-do-sol-ré que j'entends aussi, à vérifier parce qu'il y a sûrement des trucs des années 50-60 que j'ai oubliés.
J'avais jamais remarqué que les fameuses soucoupes sur la couverture qui sont pourtant imprimées dans mon cerveau, c'était des guitares en fait lulz, on voit les manches discrètement derrière.

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Le premier album éponyme de "No one is innocent" m'avait marqué à l'époque de sa sortie en 1994, malgré ses maladresses notamment dans les passages en langue anglaise. C'était une sorte de Rage against the Machine francophone, mais avec sa propre patte et quelques envolées instrumentales bien senties dans leurs morceaux.
J'avais jamais écouté leurs albums suivants, alors c'est parti. Le suivant est sympa mais un peu bordélique avec une cacophonie de riffs de guitare non-stop à l'opposé de l'ambiance très drums & bass du précédent. Mais toujours cette ambiance un peu sale et dissonante qui montre que musicalement ils ont cherché des trucs, on peut pas leur enlever ça.
Et la dizaine d'albums suivants se fait en collaboration avec une sorte de DJ électro, ce qui se ressent dans le style et donne des pistes plus simplistes, moins rock expérimental et un peu plus... bah euh électro. Ça reste vite-fait engagé au niveau des textes, mais dans l'ensemble pas trop emballé.

En 2015 ils recrutent un nouveau guitariste qui leur fait un peu retrouver leur vibe d'autrefois, et ça donne un album assez cool qui pour le coup fait vraiment Rage against the Machine bis. Les suivants suivent la même voie, en moins appliqué peut-être (à vrai dire j'ai oublié lol).
Donc globalement pas si enthousiaste sur les albums qui ont suivi le premier même si quelques fulgurances ici ou là, en plus le chanteur a été poursuivi récemment pour agression sexiste/sexuelle mais j'en sais pas plus.
 

Lofofora (fusion), Lost Society et Havok (thrash)

Initialement écrit le 03/11/2022


Voilà je pense que j'ai écouté plus d'une centaine d'albums de musique ces derniers mois, notamment pas mal de thrash. Back to the roots de quand j'étais ado où j'avais que ma chaîne hifi, mon crayon et mon imagination pour me distraire. 😛 
Je ferai ça en plusieurs articles même si vous vous en foutez, mais je vais pas vous placarder plein de vidéos comme un gros lourdingue.
Bon, j'ai un peu oublié les premiers que j'ai écoutés au début du marathon je vous avouerai.


Lost Society est un jeune groupe finlandais de thrash, enfin il l'était pendant ses premiers albums avant de connaître un revirement que je qualifierais méchamment d'émo notamment après 2020, sûrement dû à la grosse tête, l'argent et la coke. Mais les solos de guitare pétaient tout dans leurs premiers albums, en alternance entre le guitariste et le chanteur/guitariste, très skillés.


Havok est également un jeune groupe de thrash, qui cette fois a gardé un cap plus régulier même si peut-être un peu moins de technicité à la guitare notamment à leurs débuts. Mais une bonne maîtrise des cassures rythmiques comme je les aime tant. 😺


Mais ces deux groupes ont comme beaucoup de groupes modernes, le syndrome de la lambda-itude de leur style vocal, qui (heureusement ?) utilise les méthodes safe de scream. 
Alors c'est une bonne chose que les chanteurs d'aujourd'hui utilisent des méthodes safe qui leur permettent d'avoir des cordes vocales qui survivent plus de 5 ans, mais en même temps je sais pas, il faut avouer que ça a beaucoup moins de gueule et que ça se ressemble beaucoup d'un groupe à l'autre.
Dans les années 90 personnellement j'appelai ça le syndrome "Killing Culture", qui était le nom d'un groupe qui avait ce style de voix assez lambda et fade sur leur album éponyme. En fait tous ces chanteurs qui utilisent cette méthode safe aujourd'hui sonnent tous un peu comme ça, donc ça fait un peu clones. Mais bon, c'est moins dangereux pour la santé et plus conseillé, alors je vais pas trop leur jeter la pierre non plus. xD 

*

Lofofora, groupe de "fusion" (c'est comme ça qu'on appelait ça à l'époque) francophone que j'ai découvert avec une oreille amusée en 1995 avec les diffusions radio de "L'oeuf" ("Nous sommes tous sortis de la même poule, du même oeuf... Tous sortis de la même moule, de la même meuf..." enfin un truc comme ça).
Amusée car le gros scream en français avait un côté caricatural aux premiers abords (mais finalement la musicalité, la plume, l'engagement et la bouteille finissent par imposer un certain respect), et puis via leur deuxième radiodiffusion avec "Holyday in France" qui se prenait elle-même moins au sérieux.
Du coup, après être tombé sur le clip "Amne's history" de leur deuxième album qui m'avait ému de par son thème sur les camps de la mort et les fantômes du nazisme qui reviennent (avec un clip bien kitsch avec des CGI de 1995 😆), j'avais acheté / me suis fait offrir à mon anniv / tiré (un des 3, je me souviens plus) leur deuxième album, qui était bien cool. Leur reprise de "Vive le feu" des Bérus dévastait tout.

J'avais souscrit au petit papier dans la boîte de CD pour recevoir des goodies, du coup après ça, même si je suivais plus du tout Lofofora, j'ai continué à recevoir leur fanzine "Sriracha Sauce" (qui n'a pas de rapport avec mon pseudo, car je crois que le nom du personnage de sriden m'était venu avant) pendant des années, avec des actus sur leur collectif constitué de plusieurs groupes de fusion et beaucoup de choses un peu underground. Je lisais pas grand chose à chaque exemplaire, mais je me souviens des illus de style street-art omniprésentes qui étaient plutôt stylées.



Et ces derniers mois donc, j'ai écouté toute leur discographie. En fait après le 3e album ils perdent leur guitariste Ridfa, et les albums qui suivent n'auront plus jamais ce son hardcore, musicalement ça sonne plutôt rock soft. Ça devient tout de suite moins cool, mais il y a encore de bons trucs, Reuno assure toujours niveau performance vocale et sa plume s'affine au fil du temps.
Ils ont même fait un album acoustique en 2018 lulz. Globalement les textes deviennent de moins en moins engagés et de plus en plus personnels (ça finit par se répéter un peu au niveau thématique j'ai remarqué). J'ai cru comprendre qu'ils avaient gagné en notoriété après les années 2000, ceci pouvant éventuellement expliquer cela 😛 (là où ça restait relativement de niche dans les années 90).
Le pire c'est que le fameux Ridfa que regrettent nombre d'anciens fans, a traversé une période difficile où il a même fini SDF dans les années 2000. Je sais pas ce qu'il devient maintenant, mais y'a pas moyen de le ré-inviter dans le groupe aujourd'hui ? Peut-être que lui ça l'aiderait à se refaire, et ça redonnerait du punch à Lofo quitte à avoir deux guitaristes.

Mais ils m'ont permis de découvrir plein de groupes à l'époque, Oneyed Jack et j'en passe. Il y avait toute une effervescence dans ce genre de collectifs musicaux d'extrême-gauche pendant cette période, qui j'imagine doit être passée au-dessus de la tête de beaucoup des jeunes têtes blondes des générations suivantes. Ils sont parfois liés aux redskins qui ont contribué à éviter que les groupes skinheads prennent des proportions hors de contrôle dans les rues pendant les années 80 et 90, souvent en mettant leur vie en danger sans arrêt, mais de nos jours il n'y a plus grand monde pour se rappeler d'eux. Et puis quand on voit à quoi ça a servi aujourd'hui maintenant les autres ils deviennent plus skinheads ils rentrent directement dans la police c'est plus safe, enfin moi je reste là pour rappeler leur mémoire. 🙏
 

 

Eternal Darkness (2002)

Initialement écrit le 14/01/2023


Ça fait plusieurs fois que je vois citer "Eternal Darkness" (2002, exclusivité Gamecube) dans les sphères ludico-lovecraftiennes, alors j'ai décidé d'y jeter un oeil. Ça a l'air d'avoir eu son petit succès et sa petite influence à l'époque.

Le jeu a été créé par Denis Dyack et son studio "Silicon Knights" qui est à l'origine de Blood Omen (1996), le premier jeu Legacy of Kain, et qui s'est vu arracher cette dernière licence des mains par Eidos, qui l'a ensuite confiée à Crystal Dynamics et Amy Hennig pour donner Soul Reaver (qui est très bien, mais plus grand chose à voir avec le Blood Omen original, donc Denis Dyack a dû avoir un peu les boules car c'est un peu comme si on lui confisquait son bébé pour en faire une danseuse du ventre sur les trottoirs sans qu'il puisse faire quoi que ce soit) mais je sens que je commence déjà à aller trop loin dans mes métaphores alors on va se calmer. =>[]


L'animation des visages sur le sol est du plus bel effet horrifico-creepo-psychédélique in-game.



Donc Eternal Darkness est un pur jeu de l'univers de Lovecraft, mais sans avoir les droits (les noms changent, le Necronomicon s'appelle autrement... même la page wiki anglaise du jeu ne fait jamais référence à Lovecraft, je pense que c'est voulu).
Et sans le pendant un peu beaucoup raciste de notre cher H.P qui était finalement à l'origine de toute la création Cthulhuo-lovecraftienne, très basé, on peut le sentir,  sur la peur primale de l'inconnu / cultures inconnues et le réflexe de refuser la possibilité que ces autres cultures soient autant poussées sur certains aspects, et donc de les associer par fantasme et par ignorance à une intervention cosmique externe.
Sinon dans ce jeu il y a tous les codes, et plus si affinités car les développeurs y ajoutent quand même leur propre patte. Il y a même des brisages de 4e mur quand sa jauge de sanity est bientôt vide et que notre personnage devient fou, le jeu fait parfois des faux bugs et des faux resets façon Hideo Kojima xD (mais ça reste rare).



Le jeu est bon, notamment en terme de survival-horror psychologique à énigmes (l'horreur est parfois assez crue du moins pour l'époque). Le travail sonore est super, et on sent que les gameplays proposés ont eu pas mal d'influences sur ses successeurs. Plus particulièrement, et c'est là toute la cruauté de l'ironie, sur les suites de Soul Reaver où les nappes de pleurs en fond et autres éléments trouvés notamment dans le 3e opus "Defiance" ont très probablement puisé son inspiration sur Eternal Darkness, la similarité m'a vraiment sauté aux yeux et aux oreilles. (après, peut-être que non et que ce ne sont que coïncidences, m'enfin vu la connexion... 🐷)

- Razieeeel, c'est les Hyldenz qui te paaaarlent
- Nooon, lâchez-moi bande de sales plagiaires du futur !!§


On contrôle différents personnages à travers plusieurs époques allant de l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, en plusieurs endroits du monde différents donc il y a une dimension un peu pluri-historienne pas trop mal fouillée et étudiée dans ce jeu qui précède les Assistanat Creed (même si en vrai, non il n'y avait pas de gigantesques créatures ancestrales cachées sous les églises pendant la première guerre mondiale, enfin que je sache).

Niveau gameplay, on peut attaquer / fendre certaines parties du corps de l'adversaire, on doit gérer une barre de santé mentale qui rend le décor instable et nous fait voir des hallucinations quand elle est presque vide, et il y a quelques rares petites phases où on peut summon des petites créatures pour qu'elles s'immiscent dans des petits trous et nous ouvrent des trucs de l'autre côté (comme dans mon jeu Xavier Bouyouf, kopieure !!§).
Mais même si le gameplay était assez frais pour l'époque, vers la fin du jeu ça peut devenir assez saoulant de lancer des spells en boucle au bout d'un moment, en plus il y a toujours un ramdam d'enfer avec un spectacle sons et lumière à chaque fois qu'on en fait un, donc on va finir avec des lunettes noires et des boules quies à la longue.



Sinon, j'ai parcouru assez vite les textes en ligne sur le sujet mais Silicon Knights a fait faillite et a fermé depuis, et il semble que Denis Dyack ait tenté plusieurs fois de faire une suite à Eternal Darkness jusqu'à aujourd'hui, mais à chaque fois on lui met des bâtons dans les roues et des roues dans les bâtons, genre il a essayé un kickstarter mais il n'a pas abouti. C'est un peu le Terry Gilliam du jeu vidéo ce type en fait. Moi je le soutiens, Blood Omen était un vrai coup de coeur et Eternal Darkness est également très cool et très chiadé.

Le hic que je retiendrai le plus, ce sont les cutscenes parsemant le jeu avec l'antagoniste qui communique avec son maaîîître super-Lord Mégazor via un portail qui fait écran de télé, ça fait très méchant de X-Or et c'est assez cliché kitchisant (ou kid-cheesant, c'est comme on veut).
Ils auraient aisément pu enlever ces cutscenes qui ne sont pas si utiles ("c'est bientôt prêt cher maîîître, on pourra bientôt vous ouvrir le portail vers notre dimension, nyak nyaaak / - Dépêche grouillot, ou je te transforme en salsifis de boyaux par la pensée ! Je me gèle mes divines miches dans ce néant intersidéral, plus vite ! / - Oui maaîîître") x6... ou alors quitte à garder les cutscenes, représenter l'antagoniste en train de parler tout seul les genoux à terre, comme si on ne pouvait pas savoir si c'était réel ou pure folie.

Bref.